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Zorro PoinT

30 mai 2007

De Benoît XVI et de la Talibane

Munch_in_the_Sky_of_Typic

Boujou à tous,

aujourd’hui est un second jour. L’actualité n’est guère brûlante. Les vieilles personnes ont-elles retiré d’hier un émouvant sentiment de solidarité, ou bien compatissent-elles à la fin de la Pentecôte ?

J’ai beau avoir fait un catéchisme en accéléré, je ne sais rien de la Pentecôte – j’ai bouclé le cursus en deux ans, et il ne m’est rien resté qu’une haine indue pour l’idée même de Dieu, ainsi qu’une commisération pour mes frères et sœurs atteints de foi. En même temps, je suis de moins en moins sûr qu’il existe de réels croyants. Je pense que les gens mentent de conserve: je n’arrive pas à me figurer que des êtres humains comme vous, moi ou San-Antonio puissent rendre intelligible à eux-même le concept d’une puissance surhumaine mais surtout substantielle. La religion est tout à fait compréhensible, le culte des morts, la superstition d’une rencontre post-mortem des âmes, admettons. Mais l’idée d’un Dieu, substance intelligente vivante et agissante, pour paraphraser l’auteur américain le plus important du siècle dernier ? Moyen… A mon avis, même Benoît XVI n’est pas clair sur l’affaire.

J’aime bien Benoît XVI ; ça renvoie le précédent au rôle d’icône médiatique essoufflée – l’éternité, c’est long, surtout vers la fin, disait Woody Allen –  et de plus, cet aryen impeccable a eu le bon goût d’annoncer assez vite la couleur quand il déclara naguère à Bari que nous vivions dans « un siècle de sécularisme fermé à la transcendance ». On ne saurait dire mieux, ni s’en réjouir assez. Depuis, il a eu le culot rigolo d’affirmer aux indiens d’Amérique du Sud que, tous comptes faits, le passage forcé au christianisme avait eu du bon, puisqu’il n’y avait pas dans leur culture d’obstacle majeur à l’acceptation du Dieu unique. Certains évêques de là-bas ont eu la bassesse de se démarquer de cette bulle papale et orale. Quelle mauvaise foi ! C’est un progrès, ou non, cette arrivée du Dieu de Jérusalem, dans des contrées infestées de serpents et de bar à tapas? Je dis, en vérité mes frères sudam’, estimez-vous heureux que le Tout-Puissant supporte la chaleur et les moustiques.
Benoît XVI. Ça c’est du pape, du forclos, du convaincu, du cultivé, du habile – souvenons-nous du lyrique envol sur l’islam de tous les combats : c’est vrai, c’est sympa un pape qui croit que l’égyptien ou le philippin de la rue va entrer dans la finesse exégétique d’un vieil écrit de je ne sais plus quel sultan. J’attends impatiemment, je l’avoue, la prochaine sortie façon Dieudonné sur les juifs qui ont mis en croix qui-vous-savez.
Benoît XVI a le courage de ses opinions, et même s’il ne saurait croire en Dieu – tout porte à croire qu’il est d’intelligence rassise, ce brave homme – il assume très bien son rôle de commandeur des croyants, avec une certaine désinvolture assez hype.

Tout cela nous éloigne un peu du sujet, qui est, je vous l’apprends :  qu’est-ce au juste que la Pentecôte ? Des syndicalistes athées doivent-ils raisonnablement se battre contre la disparition d’une fête dont on ignore tout, sauf ceux qui savent, et para-religieuse qui plus est ?

Je dis : encore un effort pour devenir Sarkozy.

Allez: offrons-nous un petit quizz. Qu'est-ce qu'une Talibane ?

            
1    :       la femelle du Taliban
            2     :      une variété musclée de cannabis belge : Fume, c'est de la Talibane
            
3     :      une manière de porter le vêtement : Il est beau ton grillage carcéro-facial, et tu le portes
                     
    vraiment "à la Talibane".
 
            4     :       une recette d'otage occidental nappé de béchamel de Stockholm
            5     :       une danse des plus licites : La Talibane du pays Taliban
         
  6     :       une véronique assez hardie lors de laquelle la torera glisse son tchador sur la face du toro 
                          écumant (Kandahar-sud) : Olé! Oune Talibane !

Fatigué. A plus tard.


Anna répondit à Arnolphe qu’à son avis, il s’agissait clairement d’une blennorragie.

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29 mai 2007

Journée de Solidarité envers nos aïeux

Boujou à tous,
aujourd'hui est un autre jour, un beau jour pour mourir, le dernier de ta vie, ô truffe positiviste, la poussière de l'Arizona m'a desséché le gosier mille putois ! et je gagne à rester inconnu.
Restons métal.

Hier fut la solidarité, et que la solidarité fusse.
Une belle matinée australe à Typic. Mes collègues normalisés arrivèrent avec la joie de vivre qui éclatait sur leurs visages à l'instar de celle des héros de Romero dans La nuit - L'aube - Le jour - Le territoire...  des morts-vivants.

S'ensuivit une prodigieuse énumération de hauts-faits collégiaux. Je m'ennuyis profonDment. Dément est le mot qui convient dans un collège qui vise les 1400 élèves à l'horizon de l'année 8 du millénaire débutant, lueur concupiscente enfin assumée du défunt vingtième.
Après les ablutions rituelles et la Sainte Prière adressée à Nicolaÿ, j'eus une légère absence de six heures trente en salle polyvalente - croûte de fromage et théâtre vivant mêlés - avant que de m'extirper de ma langueur au son mélodieux d'une polémique à propos des récompenses attribués aux Novices - Encouragements - Tableau d'Honneur - Félicitations - Excellence - que les Anciens de la secte voulait voir rigoureusement codifiées.

Je n'ai pas très bien compris ce qui se passait: je crois avoir saisi que les profs de sport (pardon d'EPS) en tenait pour un droit de veto aligné sur la constitution américaine, et après tout, est-ce qu'ils ne nous doivent pas Lafayette et la Louisiane? rapport à ce sublime symbole de la méritocratie républicaine, le Tableau d'Honneur.
Des intérêts bien compris dans le courant AB, regroupant les profs de physique et quelques matheux, discutaient en accord avec les Ségolinistes canal historique de la possibilité de multiplier par 2, voire 3, le coefficient affecté à leur voix en cas de conflit concernant l'attribution d'encouragements aux jeunes Trissotin Montebourg ou à Emmanuel Emmanuelli.
- Je ne suis pas certain d'ailleurs qu'ils aient intégrés la notion de veto, c'est à dire à la multiplication des zéros, face au coeff 12 028; les plus faibles gagnent à la fin.

Quelqu'un ne s'est pas levé et n'a pas non plus prononcé ces paroles:

" Chers profs de sport (pardon, d'EPS), ne vous rendez pas ridicules : cette mortification intime qui vous fait vous battre pour ce peu glorieux symbole du droit de veto et de la reconnaissance par la note d'une discipline qui, pour être fondamentale en ce qui concerne le développement de la personne, est objectivement mise de côté en ce qui concerne l'entrée dans le grand cénacle mid class-bourgeois de la société d'abondance, cette douleur, disais-je, remisez-là en votre  for intérieur. Sachez que vous détenez des obligations d'Etat en la matière préférée de la majorité des élèves, dites-vous qu'il n'est point besoin d'étaler humblement - faussement humblement - votre grande compétence  pédagogique, bien plus affûtée en raison de cette  antique douleur  que celle de vos collègues. En revanche, n'hésitez-pas à revoir l'orthographe à vos moments perdus. Voilà, chers profs de sport (pardon: d'EPS) ce que j'ai à vous dire.

Chers collègue du tout et du rien, n'oubliez-pas que les notes, les récompenses, ne sont que futilités au regard de la relation pédagogique qui vous a fait un jour ou l'autre prononcer les quelques paroles valorisantes dont le jeune Khon ou la jeune Khonne fera un jour son profit, et qui, lorsqu'il sera devenu Président de la République Française sera bien heureux d'avoir évité les enseignants gauchistes dans sa propédeutique à une maîtrise du monde et des médias. Et s'il est en banlieue, quand il insultera les flics, gageons qu'il le fera d'une voix forte et nimbée d'orthodoxie syntaxique, mais encore avec tout l'amour porté à M. Grinchard, son vieux prof de français, qui lui susurra d'une voix douce , une belle matinée de troisième tour social, qu'il lui lisait plein de Santé dans son avenir.

Chers institutionnels, principaux et acolytes -acolytes dans le meilleur des cas - je vous plains sincérement d'avoir à expliquer l'évidence à nos vieux hussards Jules-Ferrystes, à savoir qu'ils doivent accueillir les élèves handicapés et même les non-comprenants, et que, non, ils ne sont pas génétiquement programmés pour n'enseigner qu'aux bonnes classes, et que sinon ils n'ont qu'à aller bosser chez Bouygues-Education, qui entre parenthèses offre parfois une bien meilleure information aux parents et une bonne volonté enseignante qui masque sa fréquente simili-compétence pédagogique - je le sais, j'ai tardivement fait tester pour vous par mon héritier.
Paix à vous - en général."

Personne  ne s'est levé pour dire çà; l'heure tournait (court), je me suis cassé sans savoir le fin mot de l'histoire: une 6ème République de l'Appréciation Scolaire naîtrait-elle ce jour? A suivre...

Le lendemain matin, nous voguions vers l'Egypte.

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